Clémence LAVIER

Naturopathe

Je m’appelle Clémence, j’ai 27 ans.

Je réalise actuellement un de mes rêves : je me forme en naturopathie. Depuis octobre, j’ai débuté une nouvelle vie. Je suis sereine, confiante en l’avenir et plutôt en paix avec la nourriture. Cependant, je ne croyais pas qu’il me serait possible d’écrire ces mots un jour car je reviens de loin.

1. Le début des Troubles du Comportement Alimentaire

En 2011, je commence les études de médecine à Marseille. Pour réussir mon concours, je révise non-stop. La nourriture est mon seul plaisir et je n’ai pas le temps de faire du sport. C’est ainsi que je prends 4 kilos. Je pèse alors 78 kilos pour 1m87. Dès mars, je décide de perdre ces kilos. Pour ce faire, je me mets au sport à outrance et je fais très attention à ce que je mange. En septembre, mon poids n’est plus que de 67 kilos. C’est le début des Troubles du Comportement Alimentaire.

De 2012 à 2014, ce sont les deux plus belles années de ma vie. En effet, tout roule pour moi : j’ai réussi le concours, j’adore mes études. De plus, mon rapport à la nourriture est à peu près normal, sauf des crises de nourriture lors des soirées. Mon poids oscille entre 72-75 kilos. Je suis bien dans mon corps.

2. L’hyperphagie et la descente aux enfers

En octobre 2014, après ma 1ère garde de 24h, je vais acheter des paquets de biscuits dans un magasin avant de rentrer chez moi. C’est le début de l’hyperphagie et de ma descente aux enfers. Dès ce jour, j’enchaîne les crises et je deviens complètement esclave de la nourriture. Peu à peu, je m’isole des autres car j’ai honte de moi.

J’ai toujours l’espoir que je pourrai m’en sortir. Mais quand je comprends que je suis impuissante et que ma volonté n’a aucun pouvoir sur cette maladie, je tombe dans une grave dépression . J’hésite alors à arrêter la médecine. J’ai l’impression que je ne m’en sortirai pas. Pourtant, je découvre, en 2017, un médicament qui permet de guérir : le baclofène. Je n’en avais jamais entendu parler, un comble pour une étudiante en médecine ! Mais je décide de ne pas le prendre car j’ai peur de ses effets secondaires. Mon poids maximal est atteint en 2017 : 100 kilos !

En cherchant une spécialité médicale, je découvre la naturopathie et c’est une révélation. Je rêve de faire ce métier qui a l’air conçu sur mesure pour moi !

En septembre 2017, je déménage à Lyon pour faire mon internat de Santé Publique. Mais mes anciens démons sont toujours là, j’enchaîne les crises encore et encore. En août 2018, je pèse plus de 107 kilos, mon IMC est supérieur à 30, ce qui signifie que je suis obèse !! C’est la goutte d’eau. Je décide de commencer le baclofène en septembre 2018. 3 mois plus tard, en décembre 2018, je suis libérée de mon envie irrépressible de nourriture, de cette petite voix qui me pourrissait l’existence et des pensées obsessionnelles de bouffe. A moi la liberté ! Vraiment ?

3. Le burnout, pour un renouveau

Début 2019, je me sens mal, je ne comprends pas ce que je fais en médecine. Fin janvier, je craque physiquement et nerveusement : je suis en burnout. Ce sera alors le début d’un chemin de croix pour m’en sortir car mes proches ne comprennent pas ce qui m’arrive et ont du mal à me soutenir. Le baclofène fait toujours effet mais j’ai besoin encore de la nourriture pour me faire plaisir et me réconforter. Néanmoins, je ne crise plus du tout aussi fort et aussi souvent qu’avant. Mon poids oscille entre 95 et 98 kilos. J’ai pris une disponibilité jusqu’en mai 2020 pour me reposer. Je commence une formation de naturopathie par correspondance qui me plaît beaucoup.

En janvier 2020, je sens que mon énergie commence à revenir. Je prends toujours le baclofène. J’avais descendu les doses en 2019 puis j’avais décidé de les remonter car je trouvais ma relation à la nourriture un peu incertaine. Le premier confinement se passe à merveille. En effets, je suis sereine et en paix avec la nourriture. Les kilos s’envolent et, à la fin du confinement, je pèse 90 kilos. La vie est belle, c’est magique. Cette période de grâce va-t-elle durer ?

4. Le choix d’une nouvelle voie pour guérir du burnout et de l’hyperphagie

Mais la réalité me rattrape, je dois repartir en médecine. Et là, c’est la grosse rechute. L’hyperphagie revient de plein fouet. Je me sens trop mal. J’ai l’impression d’être en prison dans mon appartement à Lyon et dans mon stage. Début juillet, on me met de nouveau en arrêt de travail. Je n’arrive pas à y croire : je suis toujours en burnout. Vais-je un jour m’en sortir ? Puis la solution m’apparaît. Je vais (enfin) écouter mon cœur et réaliser mon rêve : devenir naturopathe. Après des périodes de joie et de doutes, je me suis lancée. Fin septembre, je déménage à Saint-Etienne pour faire ma formation de naturopathie. L’hyperphagie s’en va de nouveau. Je m’éclate. J’arrive à travailler. J’adore ce que j’apprends. Je sens que je suis sur la bonne voie.

Actuellement, je poursuis ma formation de naturopathie qui me passionne. De plus, je réalise d’autres projets qui me tenaient à cœur depuis longtemps, comme ce blog. Hâte de connaître la suite de mon histoire…